Algérie : des mesures spéciales en faveur des soignants éprouvés par la pandémie
Les autorités algériennes ont annoncé vendredi des mesures d’aide en faveur des personnels soignants, en première ligne dans la lutte contre le nouveau coronavirus et très éprouvés, au moment où le pays subit une recrudescence des contaminations.
Il a été décidé d’instituer « une assurance spéciale, à la charge de l’État, en faveur de tous les médecins et autres personnels de la Santé publique, directement concernés par la lutte contre la pandémie », a indiqué un communiqué de la présidence.
Les autorités ont également autorisé l’ensemble des laboratoires – publics et privés – à effectuer désormais les dépistages du virus, afin de « réduire la pression » sur l’Institut Pasteur et ses annexes qui sont submergés.
Plusieurs infectiologues algériens ont lancé d’émouvants cris d’alarme devant l’urgence de la crise sanitaire et l’état d’épuisement du corps médical.
Une trentaine de membres du personnel de santé ont déjà payé de leur vie leur mobilisation contre le nouveau coronavirus, apparu fin février en Algérie.
De plus, les autorités ont encore durci les mesures de prévention, « afin de garder la situation sous contrôle » face à la hausse des cas de contamination qu’elles attribuent au « relâchement » de la population et au non-respect des règles de prévention et de protection.
Ainsi, la circulation automobile est désormais interdite pour une semaine dans 29 des 48 wilayas (préfectures) du pays, dont celle d’Alger, qui sont sous couvre-feu de 20 h à 5 h locales (19 h-4 h GMT). Des communes, situées dans les zones les plus affectées, ont été reconfinées.
Ces nouvelles mesures ont été adoptées à l’issue d’une séance de travail qui a réuni jeudi le président Abdelmadjid Tebboune, les préfets des régions les plus touchées – Alger, Oran (nord-ouest), Biskra (nord-est), Sétif (est) et Ouargla (sud) –, le Premier ministre Abdelaziz Djerad, les chefs des services de sécurité et des responsables du ministère de la Santé.
L’Algérie – le troisième pays d’Afrique le plus endeuillé derrière l’Afrique du Sud et l’Égypte – a battu ces derniers jours plusieurs records quotidiens de cas déclarés (+475 le 8 juillet).
Au total près de 18 000 cas de COVID-19 ont été officiellement déclarés sur le sol algérien depuis l’enregistrement du premier cas le 25 février, dont 988 décès.