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Coronavirus : suivez l’actualité dans la région MENA

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Coronavirus : suivez l’actualité dans la région MENA
L’épidémie du nouveau coronavirus bouleverse une région déjà sous tension. Suivez sur ce fil les derniers développements au Maghreb et au Moyen-Orient

Mises à jour du direct

5 years ago
Un Iranien se promène dans les rues de la capitale Téhéran le 22 juillet 2020 (AFP)
Un Iranien se promène dans les rues de la capitale Téhéran le 22 juillet 2020 (AFP)

Les autorités de Téhéran ont a annoncé dimanche 216 nouveaux décès dus à la maladie COVID-19 et appelé les Iraniens à redoubler de vigilance contre le virus, afin d’épargner les soignants, gagnés par « la fatigue ».

La République islamique fait face depuis le début du mois de mai à un regain de l’épidémie, qui s’est traduite par une nette augmentation de la mortalité quotidienne depuis un mois.

L’Iran a ainsi établi mardi un nouveau record de décès dus à la maladie (229 en 24 h), selon les statistiques officielles.

Au total, la pandémie a fait 15 700 morts en Iran, a déclaré Sima Sadat Lari, porte-parole du ministère de la Santé, lors de son point-presse quotidien retransmis à la télévision d’État.

Mme Lari a fait état de 2 323 nouveaux cas de contaminations par coronavirus en 24 heures, ce qui porte à 291 172 le total des cas officiellement confirmés.

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« Notre plus grande préoccupation à l’heure actuelle est la contamination du personnel médical et sa fatigue », a-t-elle dit.

La République islamique, qui a annoncé ses premiers cas de virus SARS-CoV-2 en février, est le pays le plus touché par la pandémie au Proche et au Moyen-Orient.

Les autorités ont annoncé à la mi-juillet la mort de 140 infirmiers et médecins infectés par le virus ainsi que la contamination de 5 000 personnes au sein du personnel médical.

« Nous pouvons aider nos chers soignants et briser la chaîne de transmission de la maladie » en respectant les consignes sanitaires, a ajouté Mme Lari.

Face au regain de l’épidémie, l’État a rendu le port du masque obligatoire dans les lieux publics couverts et a réimposé des restrictions dans les provinces les plus touchées : réduction des horaires de travail, fermeture des mosquées ou interdiction des rassemblements, par exemple, suivant les régions. 

5 years ago
Les Israéliens manifestent contre le Premier ministre Benyamin Netanyahou à Jérusalem, le 21 juillet 2020 (AFP)
Les Israéliens manifestent contre le Premier ministre Benyamin Netanyahou à Jérusalem, le 21 juillet 2020 (AFP)

« On ne partira pas tant que Bibi ne partira pas ! ». En Israël, des manifestants crient leur ras-le-bol contre le Premier ministre Benyamin Netanyahou, accusé de corruption, dans une gronde sociale déclenchée par sa gestion de la pandémie de COVID-19.

À quelques mètres de sa résidence à Jérusalem, ils étaient des milliers dimanche jusque tard dans la nuit à dénoncer un gouvernement « corrompu », qui prend des mesures anticoronavirus « illogiques » et néglige selon eux les plus fragiles. Sans parler de son chef, qui ne « pense qu’à lui ». 

Israël s’est d’abord vanté de sa gestion de la pandémie, avec un nombre relativement bas de cas de malades. Mais au fur et à mesure du déconfinement, décidé fin avril pour remettre l’économie sur les rails, les cas d’infection se sont multipliés, forçant le gouvernement à imposer de nouvelles restrictions.

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Le taux de chômage dépasse les 20 %

Le pays de neuf millions d’habitants a officiellement enregistré plus de 61 380 cas de personnes contaminées, dont 464 morts, et a récemment fait état de pics de 1 000 voire 2 000 cas recensés par jour.

Le taux de chômage a lui bondi, dépassant les 20 % ces derniers mois contre 3,4 % en février. Les autorités ont eu beau annoncer des aides aux salariés et travailleurs indépendants, puis à toutes les familles et citoyens de plus de 18 ans, c’est trop peu et trop tard, estiment les manifestants.

« Donner 750 shekels [environ 190 euros] à tout le monde est juste une façon de nous faire taire », lance Amit Finkerstin, serveuse de 27 ans que la pandémie a mise au chômage et qui tacle la politique « illogique » du gouvernement.

La semaine dernière a connu des cafouillages dans la gestion de la crise sanitaire : le gouvernement a d’abord ordonné la fermeture des restaurants puis devant le mécontentement du secteur, il a retardé l’entrée en vigueur de sa décision. 

Finalement, le Parlement a tout bonnement annulé le décret, autorisant les restaurants à rouvrir.

« Un jour oui, un jour non », persiffle M. Finkerstin. « Le gouvernement n’a pas de plan, les gens n’ont pas de perspective, ne savent pas quand ils auront de l’argent. Le gouvernement ne se préoccupe que de lui-même ».

« Ça a commencé par un cri de victoire prématuré pour avoir vaincu le coronavirus, puis ça s’est transformé en un échec sanitaire et économique, pour finir en une crise de confiance aiguë entre le public et le gouvernement », a résumé ce week-end le journaliste Einav Schiff dans le quotidien Yedioth Aharonoth.

Le dernier large mouvement de contestation sociale en Israël date de 2011, lorsque des dizaines de milliers de personnes s’étaient mobilisées contre la vie chère, sans que la mobilisation n’apporte de changements importants.

« Netanyahou se préoccupe seulement de lui »

Pour Tamir Gay-Tsabary, qui vient tous les jours du sud d’Israël pour manifester à Jérusalem avec son épouse, gilet jaune sur le dos, « la pandémie a été l’élément déclencheur: elle a révélé la mauvaise gestion du gouvernement ».

« Maintenant, les gens comprennent réellement que Netanyahou ne se préoccupe pas d’Israël, il se préoccupe seulement de lui », affirme le directeur commercial de 56 ans.

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« Déconnectés [de la réalité], on en a assez de vous », « Corrompus, on en a assez de vous », « Où sont la morale ? Les valeurs ? », pouvait-on lire sur des pancartes brandies dimanche dans le centre de Jérusalem, où les manifestants tapaient sur des casseroles ou soufflaient dans des vuvuzelas.

Les manifestations des dernières semaines ont parfois dégénéré en affrontements violents avec la police. Dimanche soir, 12 personnes ont été arrêtées à Jérusalem, selon la police.

Au pouvoir sans discontinuer depuis 2009, Benyamin Netanyahou, surnommé « Bibi », a été inculpé en novembre 2019 pour corruption, abus de confiance et malversation dans une série d’affaires. Une première pour un chef de gouvernement israélien en cours de mandat.

Face à la colère qui monte, le Premier ministre dénonce un mouvement mené par des « gauchistes anarchistes » et accuse les médias de « propagande » et diffusion des fausses informations.

« Nous pouvons tous l’entendre, le voir et surtout le sentir : quelque chose est en train de se passer », estime Einav Schiff. Selon le journaliste, il reste à savoir « s’il s’agit d’un véritable tremblement de terre ou d’une simple secousse ».

Par Claire Gounon, à Jérusalem.

5 years ago
Un Jordanien fait sa prière devant la mosquée Mohammad al-Tilawy dans la capitale Amman, le 5 juin 2020 (AFP)
Un Jordanien fait sa prière devant la mosquée Mohammad al-Tilawy dans la capitale Amman, le 5 juin 2020 (AFP)

La Jordanie a annoncé dimanche la reprise des premières liaisons aériennes avec 22 pays classés « verts » à partir du 5 août après plus de quatre mois d’arrêt des vols commerciaux en raison de la pandémie de nouveau coronavirus

Le gouvernement avait récemment établi une liste de 22 pays avec une situation épidémiologique à faible risque, vers et en provenance desquels les vols pourraient être autorisés.

Lors d’une interview à la télévision d’État al-Mamlaka diffusée dimanche, le président du conseil de la Commission de l’Autorité de régulation de l’aviation civile Haitham Misto a déclaré que ces vols reprendraient « à partir du 5 août ». 

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La liste des pays « verts » comprend l’Autriche, le Canada, la Chine, Chypre, le Danemark, l’Estonie, la Géorgie, l’Allemagne, le Groenland, l’Islande, l’Irlande, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, la Malaisie, Malte, Monaco, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suisse, Taïwan et la Thaïlande. 

Les voyageurs en provenance de ces pays devront avoir « effectué un test PCR avant le départ », a expliqué M. Misto.

Le ministre jordanien des Transports Khaled Seif a indiqué de son côté que le ministère des Affaires étrangères était en contact avec les pays concernés pour la reprise des vols, et que la Jordanie était dans l’attente d’une confirmation de reprise des vols. 

La température des passagers sera prise à leur arrivée à l’aéroport où ils devront aussi effectuer un test, a précisé le ministre.

Le 17 mars, les autorités avaient suspendu les vols internationaux et fermé les aéroports en raison de la pandémie de nouveau coronavirus. Elles avaient également imposé un couvre-feu strict avant d’alléger cette mesure début juin.

Plus de 1 150 cas de contamination ont été rapportés officiellement dans le royaume dont 11 décès. 

5 years ago

Face à une pandémie aux conséquences profondes et durables, le monde arabe doit faire preuve de davantage d’entraide, en créant par exemple « des fonds de solidarité régionaux », a demandé jeudi l’ONU.

« La région arabe, dans laquelle vivent 436 millions de personnes, a gardé initialement des taux de transmission et de mortalité inférieurs à la moyenne mondiale. Mais de récentes tendances sont source d’inquiétude, en raison de services de santé inégaux et de l’insuffisance de soins de base dans de nombreux pays », souligne un livret détaillant l’impact de la pandémie de COVID-19 et incluant des recommandations.

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Les conséquences de la pandémie risquent d’être profondes et de s’étendre dans la durée, indique ce document en prévoyant une contraction de l’économie de la région d’au moins 5,7 %.

« La solidarité est un élément central pour résoudre et atténuer l’impact du COVID », a déclaré lors d’un entretien avec des journalistes Rola Dashti, une responsable de l’ONU pour la région arabe dans les domaines économique et social. Cette solidarité doit s’exprimer au sein des pays mais également entre les nations arabes, selon elle.

« Créer des fonds de solidarité régionaux »

Parmi ses recommandations, l’Organisation encourage les pays arabes à « apporter un soutien économique et social aux individus et foyers » et « créer des fonds de solidarité régionaux ». Ils doivent « réduire les inégalités en investissant dans la santé et l’éducation universelles, la protection sociale et la technologie », ajoute l’ONU.

Dans un communiqué accompagnant la publication du livret, le secrétaire général de l’Organisation, António Guterres, note que « la région recèle le plus grand écart entre les sexes en matière de développement humain ». « La reconstruction face au COVID-19 est l’occasion d’investir dans les femmes et les filles, d’assurer l’égalité des droits et de la participation - soit des avantages durables pour tous », estime-t-il.

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Selon Rola Dashti, la pauvreté risque de s’intensifier dans le monde arabe. « Un Arabe sur quatre pourrait devenir pauvre », a-t-elle dit.

« Le coronavirus menace 55 millions de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire vitale dans la région arabe », a aussi relevé la responsable. « 26 millions d’entre elles sont des réfugiés et des personnes déplacées contre leur gré, dont près de 16 millions sont en insécurité alimentaire », a-t-elle précisé.  

Interrogée sur d’éventuels effets positifs déjà constatés dans le monde arabe dans la lutte contre la pandémie, la responsable a cité le soutien au commerce informel en Égypte et des délais de paiement accordés par le secteur bancaire dans certains pays.

Dans son communiqué, António Guterres appelle les pays arabes à « stimuler la reprise économique en repensant le modèle économique de la région en faveur d’économies vertes plus diversifiées ».

5 years ago
Dans le hall de l’aéroport international de Bagdad, le 23 juillet 2020 (AFP)
Dans le hall de l’aéroport international de Bagdad, le 23 juillet 2020 (AFP)

Les vols commerciaux ont repris jeudi dans la plupart des aéroports en Irak, après quatre mois de fermeture en raison du nouveau coronavirus, dans un pays où l’épidémie progresse toujours mais où le déconfinement est vital pour maintenir à flot une économie à genoux.

Jeudi matin, plusieurs avions ont décollé de l’aéroport international de Bagdad vers le Liban et la Turquie, ont constaté des journalistes de l’AFP. Le personnel masqué et ganté vérifiait les tests des passagers, qui doivent prouver qu’ils ne sont pas porteurs du virus pour pouvoir voyager.

Les aéroports de Bassora et Nadjaf, dans le sud, ont également repris leurs vols alors que ceux d’Erbil et Souleimaniyeh, dans le nord, resteront fermés jusqu’au 1er août, ont indiqué les autorités de la région autonome du Kurdistan irakien.

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Les autorités irakiennes, qui ont décrété un temps le couvre-feu total, ont déjà assoupli le confinement alors que le nombre de contaminations ne cesse de grimper. 

Près de 100 000 cas de nouveau coronavirus ont été officiellement recensés en Irak, dont plus de 4 000 décès.

Les Irakiens sont ainsi autorisés à circuler entre 6 heures du matin et 21 h 30 le soir, soit plusieurs heures de plus qu’avant, quand les autorités avaient opté dans la plupart des provinces pour un confinement entre 18 heures et 5 heures du matin. 

Le confinement sera entièrement levé après la fête de l’Aïd al-Adha fin juillet.

Les centres commerciaux ont également rouvert et seuls les restaurants et cafés n’ont toujours pas le droit de recevoir des clients, se limitant aux livraisons.

L’épidémie de COVID-19 est particulièrement inquiétante en Irak car le pays, deuxième producteur de pétrole de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), vit la pire crise économique de son histoire récente. La chute du cours du baril ne cesse de creuser son déficit alors que le confinement a privé des millions d’Irakiens de revenus.

5 years ago
Le Premier ministre Abdallah Hamdok a indiqué que son gouvernement comptait maintenir les subventions pour les médicaments, l’électricité, le pain et le gaz de cuisine » (AFP)
Le Premier ministre Abdallah Hamdok a indiqué que son gouvernement comptait maintenir les subventions pour les médicaments, l’électricité, le pain et le gaz de cuisine » (AFP)

Le gouvernement soudanais a annoncé mercredi qu’il allait dévaluer sa monnaie et supprimer progressivement les subventions sur l’essence et le diesel en raison de l’énorme déficit du budget causé par l’arrêt de l’activité économique dû à la pandémie du COVID-19.

« Les revenus de l’État ont baissé de 40 % et cela crée un énorme déficit dans le budget. Le gouvernement doit prendre des mesures d’urgence et changer le cours officiel de la monnaie », a affirmé la ministre des Finances par intérim Hiba Mohammad, selon un communiqué du gouvernement.

Pour sa part, le Premier ministre Abdallah Hamdok a indiqué lors d’une conférence de presse que son gouvernement allait « supprimer progressivement les subventions sur l’essence et le diesel mais qu’il comptait les maintenir pour les médicaments, l’électricité, le pain et le gaz de cuisine ».

Selon lui, le gouvernement va établir le mois prochain un budget rectificatif pour tenir compte de l’impact sur l’économie du COVID-19.

Le conseil des ministre soudanais de mercredi était consacré à l’examen de la situation économique et financière des six premiers mois de 2020.

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Au cours officiel, le dollar s’échange à 55 livres soudanaises contre 140 au marché parallèle. Le taux d’inflation a atteint 136 % sur un an, aggravant les difficultés économiques déjà existantes au Soudan.

Le bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) des Nations unies, avait relevé dimanche que plus de 9,6 millions de personnes soit un quart de la population, faisaient « face à une famine grave, le chiffre le plus important jamais enregistré au Soudan ».

Le Premier ministre a également assuré que « le retrait du Soudan de la liste noire américaine des pays soutenant le terrorisme allait ouvrir le Soudan à l’investissement étranger ».

« Nous devons franchir une dernière étape pour obtenir ce retrait ». « Nous devons, a-t-il dit, payer 400 millions de dollars d’indemnisation aux familles » des victimes de deux attentats perpétrés en 1998 contre des ambassades américaines en Afrique, revendiqués par l’organisation al-Qaïda.

Par ailleurs, M. Hamdok a annoncé que les 18 gouverneurs de provinces seraient désormais des civils alors que ces poste étaient occupés jusqu’à présent par des militaires.

Il s’agissait d’une des revendications des milliers de Soudanais qui avaient manifesté le 30 juin pour des réformes.

Le nouveau coronavirus a contaminé plus de 11 000 personnes au Soudan, dont 706 ont succombé.

Depuis août 2019, le pays est doté d’un gouvernement de transition formé de technocrates, à la suite d’un accord de partage du pouvoir conclu entre l’armée et les principales figures de l’opposition.

5 years ago
Selon les médias israéliens, la législation limite le contrôle parlementaire des décisions de la coalition gouvernementale dirigée par le Premier ministre Benyamin Netanyahou (AFP)
Selon les médias israéliens, la législation limite le contrôle parlementaire des décisions de la coalition gouvernementale dirigée par le Premier ministre Benyamin Netanyahou (AFP)

Les députés israéliens ont voté en deuxième et troisième lectures un projet de loi décrié par les partis d’opposition qui confie au gouvernement des pouvoirs spéciaux pour lutter contre le COVID-19 jusqu’en juin 2021.

La « grande loi du coronavirus », telle qu’elle est appelée, autorise le gouvernement à « décréter l’état d’urgence en raison de la pandémie de COVID-19, à promulguer des règlements et à mettre en place des restrictions dans l’espace public et privé ». Cela si le gouvernement est « convaincu qu’il existe un risque réel de propagation du nouveau coronavirus impliquant des dommages importants à la santé publique ». 

48 députés ont voté pour et 35 contre en troisième et dernière lecture. 

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Selon les médias israéliens, la législation limite le contrôle parlementaire des décisions de la coalition gouvernementale dirigée par le Premier ministre Benyamin Netanyahou en retirant ses pouvoirs à la commission parlementaire chargée des questions liées à la lutte contre le nouveau coronavirus. 

Celle-ci a annulé mardi un décret du gouvernement qui avait ordonné la fermeture des restaurants pour endiguer l’épidémie.

À l’issue de longs débats au sein de la commission des lois, le texte voté en première lecture le 15 juin a été révisé et permet au Parlement d’invalider dans les 24 heures les mesures restrictives prises par le gouvernement avant leur mise en œuvre et non après comme cela était initialement prévu. 

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« Dans des pays démocratiques, on ne vote pas des lois draconiennes et dangereuses comme celle-ci », a lâché mercredi Nitsan Horowicz à la tête du parti d’opposition de gauche Meretz. 

La Knesset (Parlement) accepte de donner ses pouvoirs au gouvernement qui depuis le début de la crise agit sans raison ni logique, a-t-il ajouté. « C’est une honte ». 

La gronde populaire s’est intensifiée ces dernières semaines en Israël où des manifestations ont régulièrement lieu pour dénoncer la corruption et la gestion de la pandémie de COVID-19 et de ses conséquences par le gouvernement israélien.

Selon le texte de loi, le gouvernement pourra par ailleurs fixer des conditions pour organiser les manifestations, sans en empêcher leur déroulement.

5 years ago
Des pèlerins estiment qu’il est plus sûr de participer au rituel de cette année sans les foules colossales habituelles (AFP)
Des pèlerins estiment qu’il est plus sûr de participer au rituel de cette année sans les foules colossales habituelles (AFP)

Un couple de Jordaniens éclate de joie en apprenant qu’il a été sélectionné pour le hadj, le grand pèlerinage musulman de La Mecque, réduit cette année à sa plus simple expression en raison de la pandémie de COVID-19.

Mais pour beaucoup d’autres, la déception est de mise à l’annonce du refus de leurs demandes pour ce rituel, l’un des plus importants rassemblements religieux au monde, qui doit débuter le 29 juillet.

Pays arabe du Golfe le plus touché par le nouveau coronavirus, l’Arabie saoudite a officiellement enregistré près de 256 000 cas de contamination, dont 2 557 décès.

« 1 % de chances d’être sélectionnés »

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De peur que le pèlerinage, qui a attiré 2,5 millions de personnes en 2019, ne devienne un énorme foyer de contagion, les autorités ont déclaré que seul un millier de pèlerins y participeraient, mais les médias locaux ont avancé le chiffre de 10 000.

Et cette année, seuls les fidèles vivant en Arabie saoudite seront autorisés à l’accomplir, avec 70 % d’étrangers et 30 % de Saoudiens.

L’annonce de cette réduction drastique n’a pas empêché une marée de candidatures, avec la participation de résidents originaires de 160 pays, selon les autorités qui n’ont cependant pas donné le chiffre total de demandeurs.

« Nous avions à peine 1 % de chances d’être sélectionnés », a estimé un ingénieur jordanien de 29 ans basé à Riyad, choisi avec sa femme de 26 ans, qui travaille dans le secteur de la santé.

« Nous avons été surpris et ravis », a-t-il ajouté.

Nasser, un expatrié nigérian, figure aussi parmi les heureux élus. Euphorique, il dit avoir décroché son « ticket en or » pour le hadj. « C’est un sentiment indescriptible », a-t-il confié à l’AFP.

L’ingénieur jordanien, qui a refusé d’être nommé, a déclaré qu’il s’était senti obligé de supprimer des posts sur les réseaux sociaux annonçant sa sélection, de peur d’être jalousé lui et sa femme.

Sur Twitter, le ministère du hadj a fait face à un déluge de questions de personnes mécontentes. « Pourquoi m’avoir rejetée sans donner de raison ? », a demandé une femme, en ajoutant: « Tout le monde autour de moi a été refusé ».

Deux veuves, une Nigérianne et une Égyptienne, ont estimé avoir été écartées parce qu’elles n’avaient pas mentionné un tuteur masculin pour les accompagner au hadj.

Pour l’Arabie saoudite, la réduction du nombre de pèlerins est une décision lourde de conséquences économiques

Le ministère du hadj n’a pas répondu à une question de l’AFP au sujet des critères de sélection.

Il avait indiqué plus tôt cette année que les pèlerins saoudiens avaient été sélectionnés parmi les praticiens de la santé et de militaires qui s’étaient rétablis du virus.

« Les autorités ont maintenu le processus de sélection très opaque, car il s’agit d’une question sensible », a déclaré à l’AFP Umar Karim, chercheur invité au Royal United Services Institute de Londres.

« Le garder loin de l’attention du public sert à faire moins de bruit sur ceux qui ont été sélectionnés », a-t-il ajouté.

Les pèlerins attendent généralement des années avant d’être choisis pour le hadj, un des cinq piliers de l’islam que tout musulman est censé accomplir au moins une fois dans sa vie, s’il en a les moyens.

Pour l’Arabie saoudite, la réduction du nombre de pèlerins est une décision lourde de conséquences économiques, alors que le royaume gagne chaque année des milliards de dollars grâce au tourisme religieux.

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Elle survient par ailleurs au moment où le pays, premier exportateur de brut au monde, est déjà touché de plein fouet par la chute des prix du pétrole.

Un hadj mieux organisé ?

Mais pour certains, ce hadj modèle réduit pourrait en fait être un mal pour un bien.

Des pèlerins estiment en effet qu’il est plus sûr de participer au rituel de cette année sans les foules colossales habituelles qui s’entassent dans de minuscules sites religieux, ce qui multiplie les risques de bousculades mortelles.

« Beaucoup de gens veulent faire le hadj cette année, car il sera probablement moins lourd et plus organisé en raison d’une foule moins nombreuse », a déclaré M. Karim.

Même si le nombre des pèlerins est nettement réduit, les mesures de précaution pour éviter la diffusion du virus restent évidemment de mise. 

Les autorités ont déclaré que les pèlerins seraient testés pour le coronavirus avant d’arriver dans la ville sainte de La Mecque et tenus de se mettre en quarantaine avant et après le rituel.

Par Anuj Chopra, à Riyad.

5 years ago
« Le contexte de pandémie que nous traversons appelle à la plus grande vigilance », rappelle le CFCM (AFP)
« Le contexte de pandémie que nous traversons appelle à la plus grande vigilance », rappelle le CFCM (AFP)

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a publié le 19 juillet ses recommandations à la communauté musulmane de France quant au rituel de l’Aïd al-Adha, « un grand moment de partage dans un contexte qui appelle à l’extrême vigilance ».

Le CFCM rappelle que « l’acte sacrificiel doit être effectué par des sacrificateurs habilités, dans des abattoirs pérennes ou temporaires agréés par l’État, dans le respect des règlementations relatives à la sécurité sanitaire des aliments, à la santé, à la protection animale et à la protection de l’environnement », tout en précisant que « l’abattage des animaux en dehors des abattoirs est interdit et constitue un délit ».

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Compte tenu de la capacité limitée des structures d’abattage agrées, le CFCM indique également que le sacrifice « peut intervenir sur les trois jours de l’Aïd al-Adha ». « De même, le sacrifice par délégation est unanimement autorisé. La délégation pourra être donnée à une personne physique ou à une ONG humanitaire reconnue pour ce service ».

Le CFCM appelle à la plus grande vigilance lors de cette fête prévue le 31 juillet en France. L’Aïd « sera l’occasion de nombreux rassemblements, celui de la prière de l’Aïd, la prière de vendredi, l’acte sacrificiel dans les abattoirs et les repas familiaux. Le contexte de pandémie que nous traversons appelle à la plus grande vigilance ».

Une série de recommandations est énoncées par le CFCM. D’abord le fait que la prière de l’Aïd-al-Adha et la prière du vendredi ne doivent pas réunir plus de 5000 personnes « même lorsque celles-ci sont organisées dans des espaces non fermés de type plein air ».

Il faudra aussi éviter les embrassades et se contenter de « la salutation sans contact physique par la formule  Assalam alaykoum (Paix sur vous). La distanciation d’un mètre et le port du masque pour les plus de 11 ans sont « obligatoires en tout lieu de rassemblement ».

Le CFCM avertir que « de nombreux foyers de contamination (clusters) se sont déclarés autour des abattoirs. Il convient d’y réduire la fréquentation en privilégiant la délégation, en étalant l’acte sacrificiel sur les trois jours de la fête et en optant pour des livraisons à des points plus sûr ».

5 years ago
Ce « fact-checking » arrive au moment où de nombreux pays du monde arabe entrent dans leur phase la plus critique de la pandémie (AFP)
Ce « fact-checking » arrive au moment où de nombreux pays du monde arabe entrent dans leur phase la plus critique de la pandémie (AFP)

Le coronavirus ? Un « complot américain » ! Comment s’en débarrasser ? « L’été tue les virus ! » Sur les réseaux sociaux en arabe, les fausses informations concernant la maladie COVID-19 prolifèrent au grand dam de collectifs qui tentent de rétablir des vérités essentielles.

« En corrigeant des informations, nous sauvons des vies », affirme à l’AFP Baher Jassem, membre du collectif Tech 4 Peace qui traque la désinformation depuis quatre ans en Irak

Plusieurs fois par jour, cette escouade de militants du Net partage à son quelque million d’abonnés sur Facebook, Twitter et Instagram des correctifs de fausses informations.

Le modèle est toujours le même : qu’ils corrigent l’annonce d’un remède soi-disant miraculeux ou la mort annoncée à tort d’une célébrité, la fausse information apparaît en capture d’écran, barrée d’un tampon rouge « Attention, infox ! » et est accompagnée d’explications détaillées et sourcées.

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Indispensable « fact-checking »

« L’idée, ce n’est pas seulement de débusquer les mensonges. C’est aussi de donner les bonnes infos sur la maladie, les façons de s’en protéger, d’éviter les faux remèdes », explique M. Jassem.

Ce « fact-checking » (vérification de faits) arrive au moment où de nombreux pays du monde arabe entrent dans leur phase la plus critique de la pandémie. 

Longtemps préservé, l’Irak enregistre désormais près de 3 000 nouveaux cas par jour. Oman, l’Algérie et le Liban ont atteint des pics de contamination à la mi-juillet, juste après l’Arabie saoudite et la Jordanie.

Alors que les autorités sanitaires recommandent la plus grande prudence, les fausses informations en ligne poussent certaines personnes à ne pas porter de masque ou à ne pas respecter les consignes de distanciation physique, assurent à l’AFP de nombreux médecins.

En Irak, ils disent avoir tout entendu: « le nouveau coronavirus est un complot américain », selon certains patients. « En réalité, les morts du COVID-19 ont été victimes d’une attaque à un gaz secret », affirment d’autres. « Les grandes chaleurs de l’été tuent tous les virus », répètent un bon nombre d’Irakiens.

La désinformation n’est pas l’exclusivité du monde arabe, mais elle y est d’autant plus dangereuse que les autorités locales ont renforcé leur contrôle sur les médias concernant la pandémie, selon l’ONG Reporters sans frontières. 

Pour les militants anti-infox, ce contrôle rend les gens plus méfiants à l’encontre des médias établis et plus enclins à croire ce qu’ils lisent sur internet.

« Il n’y a pas d’éducation aux médias. Les Irakiens vont sur Facebook et Twitter mais ils ne sont pas équipés pour faire le tri entre les faits et la fiction », assure à l’AFP Faisal al-Moutar.

Cet Irakien expatrié aux États-Unis a fondé Ideas Beyond Borders (IBB), un réseau qui a déjà traduit en arabe, en partenariat avec Wikipedia, plus de 250 pages d’information sur le virus.

Assurer la traduction pour l’ensemble du monde arabe est un casse-tête quotidien, assure Issam Fawwaz, un membre d’IBB à Tripoli, au Liban. 

Déconstruire les fausses informations

« Les termes scientifiques ne sont pas unifiés : un mot utilisé en Syrie, au Liban ou en Jordanie est complètement différent en Égypte ou au Maroc », explique-t-il à l’AFP.

Peu importe les difficultés, explique ce traducteur de 33 ans, « pour moi, c’est une affaire personnelle : j’ai longtemps cru aux infox, heureusement que des gens m’ont poussé à utiliser mon cerveau ».

« Il suffit d’une seule personne convaincue par une infox pour provoquer une catastrophe dans toute sa communauté. »

L’AFP elle-même, au travers de son service de fact-checking en arabe, a déjà vérifié et déconstruit des dizaines de fausses informations, partagées des milliers voire des millions de fois. Certaines affirmaient par exemple que porter un masque était dangereux car cela réduisait la quantité d’oxygène respirable, ou que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait cessé de s’occuper de la pandémie.

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Pour être visibles, les Jordaniens du groupe « Fatabayyano » (« Vérifiez ! » en arabe) ont décidé de passer par les mêmes canaux que les fausses informations qu’ils corrigent.

Depuis 2014, ils envoient leurs correctifs à des milliers d’abonnés via des chaînes WhatsApp. 

Cette messagerie est l’un des principaux pourvoyeurs d’infox dans la région. Avec 75% d’utilisateurs parmi les internautes arabes, la plateforme est devenue un lieu de partage massif d’informations dont l’authenticité est impossible à vérifier.

Contrairement à Facebook ou Twitter, les messages WhatsApp sont cryptés et ne peuvent donc pas être lus et signalés par la plateforme.

« Les infox se répandent plus vite que les vraies infos » sur WhatsApp, assure à l’AFP Motaz al-Thaher, membre de Fatabayyano. 

Alors, le groupe essaye d’être présent partout : sur son site avec de longs articles en arabe, sur Instagram avec des graphiques et sur Facebook avec des vidéos pour ses 800 000 abonnés.

Par Maya Gebeily à Bagdad, Irak, et Dylan Collins, à Tripoli, Liban.

5 years ago
Avec le ralentissement économique, de nombreux expatriés ont perdu leur emploi (AFP)
Avec le ralentissement économique, de nombreux expatriés ont perdu leur emploi (AFP)

Mustafa a environ un mois pour retrouver du travail à Dubaï. Sinon ce jeune Pakistanais devra quitter le riche émirat où il vit depuis 2014, à l’instar de nombreux expatriés affectés par les suppressions d’emplois dans le sillage du COVID-19.

« On sait tous que les Émirats sont un endroit temporaire et, qu’un jour ou l’autre, il faut partir », dit à l’AFP ce graphiste de 30 ans, qui vient de perdre son emploi au sein d’une société de marketing dans l’industrie du sport.

A Dubaï, l’un des sept membres des Émirats arabes unis, les étrangers constituent environ 90 % de la population de plus de 3,3 millions de personnes. Venant de plus de 200 pays, ils exercent tous les métiers, de l’ouvrier pauvre sur les chantiers de construction au trader fringuant du quartier financier.

900 000 postes supprimés

Les Émirats, qui ont enregistré officiellement plus que 56 000 cas d’infections au nouveau coronavirus dont 339 décès, ont pris des mesures drastiques de confinement au début de la crise. 

Mais avec le ralentissement économique, de nombreux expatriés ont perdu leur emploi et se sont lancés dans une course contre la montre pour en retrouver un.

Car travailler est une condition sine qua non pour obtenir un permis de séjour, et les étrangers sans emploi ne bénéficient pas des aides sociales de l’Etat. 

Il n’existe pas de statistiques officielles sur le nombre de personnes ayant perdu leur emploi durant cette crise.

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Mustafa ne se sent « pas très bien » à l’idée de retourner au Pakistan, où il gagnerait « la moitié » de son salaire de Dubaï. Et, le jeune homme s’est aussi habitué à voyager à travers le monde à partir de ce hub aérien qu’est l’émirat.

« Ici, j’ai travaillé avec de grands hôtels, des aéroports, des marques de voitures de luxe, des sports extrêmes », des industries n’ayant qu’une faible importance au Pakistan, raconte-t-il.

Tourisme, restauration, finances, nouvelles technologies et autres services de luxe attirent des millions de travailleurs expatriés. Dubaï, temple du consumérisme mondialisé, pourrait aussi pâtir de leur départ, selon des analystes économiques.

Le marché de l’emploi dans les pays du Golfe pourrait perdre environ 13 %, avec 900 000 postes supprimés aux Émirats, anticipe un rapport d’Oxford Economics.

Selon le centre d’analyse britannique, un exode des expatriés est « probable » et entraînerait une diminution de la population de 4 % en Arabie saoudite et à Oman et jusqu’à 10% environ aux Émirats et au Qatar. 

Ce qui pourrait avoir de « graves répercussions » sur des secteurs clés : pénurie de main-d’oeuvre dans la restauration et l’hôtellerie, baisse de la consommation, offre excédentaire dans l’immobilier, etc.

Abandonner son train de vie 

En dépit de ces sombres perspectives, le soutien de l’État reste réservé aux citoyens et les étrangers sont censés « retourner dans leur pays ou aller dans un autre lorsqu’ils n’ont pas de travail », souligne Scott Livermore, de l’Oxford Economics Middle East, basé à Dubaï et auteur du rapport.

« Il s’agit d’une politique consciemment conçue pour que les étrangers restent des expatriés et ne deviennent pas des immigrés », explique l’économiste à l’AFP, soulignant une « probable accélération » d’une tendance à renforcer la présence des ressortissants nationaux dans le secteur privé.

Avec un trafic aérien mondial fortement réduit, Emirates Airlines – fleuron de Dubaï et compagnie aérienne la plus importante du Moyen-Orient – a suspendu ses activités commerciales fin mars.

Emirates Airlines prévoit de licencier environ 9 000 postes.

Elle reprend peu à peu du service mais poursuit un plan drastique de suppressions d’emplois : elle a déjà réduit son personnel de 10 % en raison de la pandémie et prévoit d’en licencier 15 % supplémentaires, soit environ 9 000 postes.

Sami, un steward égyptien de 32 ans, n’y a pas échappé. Polyglotte, il a parcouru le monde avec Emirates pendant six ans jusqu’à juin, quand son supérieur l’a convoqué à un « entretien de cinq minutes », en réalité un avis de licenciement.

« Nous étions nombreux, des centaines. Chacun attendant son tour pour les entretiens individuels qui se sont enchaînés toute la journée », raconte-t-il à l’AFP.

Le trentenaire, qui a contracté un prêt bancaire pour acheter son 4X4 et qui s’était habitué « au bon train de vie » de Dubaï, devra retourner auprès de sa famille au Caire « sans projet » en tête.

« Je veux vraiment rester à Dubaï mais il n’y a pas de travail en ce moment », confie-t-il, disant continuer à chercher un poste avec un « salaire décent ».

Par Aziz El Massassi, à Dubaï.

5 years ago
Les résidents étrangers représenteront 70 % des fidèles autorisés à effectuer le pèlerinage (AFP)
Les résidents étrangers représenteront 70 % des fidèles autorisés à effectuer le pèlerinage (AFP)

Le hadj, pèlerinage auquel participeront cette année seulement un millier de fidèles en raison de la pandémie de nouveau coronavirus, débutera le 29 juillet, ont annoncé lundi les autorités saoudiennes.

Riyad a décidé le mois dernier de limiter le nombre de personnes participant au hadj, alors que ce grand rassemblement religieux avait réuni l’année dernière 2,5 millions de fidèles, venus pour leur grande majorité de l’étranger.

« Le recueillement des pèlerins sur le mont Arafat, point fort du pèlerinage, aura lieu jeudi », a rapporté l’agence de presse officielle saoudienne SPA, précisant que mercredi sera le premier jour du hadj selon la Cour suprême. 

La date du hadj est déterminée par la position de la lune.

Pour contenir la pandémie, le pèlerinage sera réservé aux fidèles vivant en Arabie saoudite, ont indiqué les autorités. 

Les résidents étrangers représenteront 70 % des fidèles autorisés à effectuer ce rituel.

Les citoyens saoudiens constitueront les 30 % restants des pèlerins et seront choisis parmi les professionnels de santé et les personnels de sécurité ayant été contaminés mais qui se sont remis du virus, selon le ministère du Hadj.

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Après avoir suspendu dès mars la oumra, le petit pèlerinage qui s’effectue tout au long de l’année, le royaume s’apprête à faire face à un immense manque à gagner, le flux des pèlerins générant habituellement chaque année 10,6 milliards d’euros.

Or, le premier exportateur de brut au monde est déjà frappé de plein fouet par la chute des prix du pétrole et l’impact économique du confinement décrété pour lutter contre le virus.

Le nouveau coronavirus a infecté officiellement 253 349 personnes, dont 2 523 sont décédées, en Arabie saoudite, pays le plus touché du Golfe.

Si les autorités du hadj ont indiqué que le grand pèlerinage serait limité à un millier de fidèles, certains médias locaux font état de la possible participation de 10 000 personnes.

La décision saoudienne de limiter le nombre de fidèles cette année, une mesure exceptionnelle, a fait de nombreux déçus parmi les musulmans tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du royaume.

Mais elle a été saluée par la Ligue islamique mondiale, le chef de l’Organisation de la coopération islamique ainsi qu’al-Azhar au Caire. 

Les candidats au pèlerinage seront testés avant leur arrivée à La Mecque, premier lieu saint de l’islam, et devront subir une quarantaine domestique après la fin du rituel. 

Les règles d’hygiène et de distanciation physique seront observées pendant le hadj, un pilier de l’islam.

5 years ago

La pandémie de coronavirus a empêché l’inhumation lundi en Bosnie d’une vingtaine de victimes musulmanes d’un massacre commis il y a près de 30 ans par les forces serbes dans la région de Prijedor, dans le nord-ouest du pays, les proches n’ayant pu se déplacer pour les obsèques.

Trente civils bosniaques (musulmans) tués en 1992, au début de la guerre intercommunautaire de Bosnie, devaient être mis en terre lundi à Kamicani, village proche de Prijedor.

Mais les restrictions dues au nouveau coronavirus ont empêché de nombreuses familles, dont plusieurs travaillent à l’étranger, d’être présentes et seules six dépouilles ont été enterrées, rapporte un photographe de l’AFP.

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« Ils ont attendu ce moment plus de vingt ans, ils vivaient pour cela, pour enterrer les dépouilles de ceux qu’ils aiment, et maintenant, ils ne peuvent pas le faire », a déploré à la télévision régionale N1 Mirsad Duratovic, qui dirige une association d’anciens prisonniers de camp.

Des centaines de personnes, masque sur le visage, ont assisté aux obsèques, dont de hauts responsables bosniens mais en l’absence de représentants des Serbes de Bosnie.  

Les restes de cinq des six victimes inhumées lundi, dont le plus jeune était un adolescent de 19 ans, avaient été retrouvés en 2017 dans une fosse commune dans la région montagneuse de Koricanske Stijene (centre).

Un des épisodes les plus macabres du conflit

Les victimes faisaient partie d’un groupe de plus de 200 civils, notamment des Bosniaques, mais aussi plusieurs Croates (catholiques), qui avaient été détenus dans un camp à Trnopolje, dans la région de Prijedor.

Le 21 août 1992, ils avaient été emmenés, officiellement pour un échange de détenus. Mais lorsque le convoi est arrivé à Koricanske Stijene, ils ont été sortis des bus, alignés en haut d’un ravin et exécutés, selon plusieurs verdicts prononcés par la justice locale contre des membres des forces serbes de Bosnie.

La sixième victime inhumée lundi a été découverte dans une fosse commune de la région de Prijedor.

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Il s’agit de l’un des épisodes les plus macabres du conflit intercommunautaire bosnien qui avait fait près de 100 000 morts, entre 1992 et 1995.

Mirsad Duratovic a espéré que les familles des 24 autres victimes pourront enterrer les leurs lors de la prochaine cérémonie annuelle d’inhumation des victimes identifiées, en 2021. 

Après leur prise de contrôle de la région de Prijedor, en avril 1992, les forces serbes y ont tué quelque 3 200 personnes, dont 250 femmes et une centaine d’enfants, selon des associations de victimes. Quelque 650 personnes sont toujours portées disparues.

5 years ago
Des touristes européens se promènent à la plage d’un hôtel de l’île de Djerba le 18 juillet 2020 (AFP)
Des touristes européens se promènent à la plage d’un hôtel de l’île de Djerba le 18 juillet 2020 (AFP)

« On ne peut pas sauver toute la saison mais on va tout essayer pour en sauver une partie » : le ministre tunisien du Tourisme a accueilli ce week-end les touristes d’un premier vol charter après un arrêt de trois mois dû au nouveau coronavirus.

Arrivés sur l’île de Djerba à bord d’un vol affrété par le tour opérateur luxembourgeois Luxair, les 155 touristes français, allemands et luxembourgeois étaient attendus à leur descente d’avion par une hôtesse leur souhaitant un bon séjour avec des bouquets de jasmin. 

La Tunisie a pris avec succès des mesures drastiques pour circonscrire la pandémie, qui a fait 50 morts parmi 1 374 personnes contaminées dans le pays. 

La quarantaine obligatoire de 14 jours a été levée à la mi-juin, et les frontières ont rouvert le 27 juin

La quarantaine obligatoire de 14 jours a été levée à la mi-juin, et les frontières ont rouvert le 27 juin. Les voyageurs venant de France, d’Allemagne et du Luxembourg ne sont soumis à aucune restriction, comme tous les pays classés vert par les autorités tunisiennes.

50 % de pertes dans le secteur 

À leur descente d’avion, les voyageurs portaient des masques sanitaires et ont été soumis à une prise de température par caméra thermique à l’aéroport. 

« Vous avez mieux géré la crise sanitaire que nous », affirme Patrick, un Français d’une soixantaine d’années arrivé avec son fils pour un séjour de dix jours au soleil. 

Il dit avoir choisi la Tunisie après avoir suivi à la télévision l’évolution de la situation sanitaire dans le pays.

Djerba, « l’île des rêves », est l’une des principales destinations touristiques en Tunisie. Elle attire essentiellement des touristes français, allemands et britanniques.

La Tunisie a été frappée de plein fouet par les retombées économiques et sociales de la fermeture des frontières en raison de la pandémie. 

Les autorités espèrent pour début 2021 une relance du secteur touristique, qui représente 8 à 14 % du PIB, emploie environ un demi million de personnes et est le plus affecté par la crise sanitaire. Les revenues du tourisme ont diminué d’environ 50 % entre le 1er janvier et le 10 juillet par rapport à la même période de l’an dernier, selon des statistiques officielles. 

Le plus important « c’est que les gens qui travaillent dans le tourisme reprennent confiance et y croient de nouveau », estime le ministre tunisien du Tourisme, Mohamed Ali Toumi. Et « je crois que c’est gagné avec l’arrivée de cet avion et d’autres prochainement », dit-il.

Les autorités comptent sur le maintien de strictes mesures sanitaires pour rassurer les touristes et le secteur.

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« Les mesures sanitaires commencent dès l’entrée à l’hôtel » et avec « le respect des procédures de distanciation », explique Atef Denguir, directeur d’un hôtel à Djerba.

« Il suffit de faire attention »

À leur arrivée à l’hôtel, les touristes se nettoient les mains avec du gel hydroalcoolique et sont soumis à une nouvelle prise de température, alors que le personnel de l’établissement pulvérise du désinfectant sur les bagages.

« On s’est décidé il y a huit jours […] La décision a été vite prise » car on connaît la Tunisie, explique Emmanuel Lambert, un touriste français venu avec sa famille.

En rouvrant ses frontières, la Tunisie a décidé de réduire de moitié la capacité d’accueil de ses hôtels pour respecter les consignes anticoronavirus.

« Nous sommes déterminés à appliquer de manière stricte le protocole sanitaire », a assuré à l’AFP le ministre du Tourisme, qui a échangé avec des voyageurs. 

Responsable destination chez Luxair, Marc Zafra se réjouit du fait que son agence ait « réussi finalement à faire partir le premier charter en dehors de l’Union européenne vers la Tunisie » grâce notamment au feu vert de l’UE.

Et pour que ça puisse continuer, certains comme M. Lambert estiment qu’« il suffit de faire attention ».

« J’ai intégré qu’il fallait vivre avec le COVID ! Parce que de toute façon j’estime que je peux autant le choper en Champagne-Ardenne, dans la Marne, que le choper ici », dit-il.

Par Akim Rezgui, à Djerba.

5 years ago
Des pharmaciens bénévoles travaillent dans un petit centre de traitement mis en place par des habitants du district de Shambat, au nord de Khartoum, le 18 juin 2020 (AFP)
Des pharmaciens bénévoles travaillent dans un petit centre de traitement mis en place par des habitants du district de Shambat, au nord de Khartoum, le 18 juin 2020 (AFP)

Les Nations unies ont lancé dimanche un appel à la communauté internationale pour obtenir une aide « urgente » de 283 millions de dollars afin d’assister le Soudan dans sa lutte contre le coronavirus et ses conséquences économiques, qui menacent de famine plusieurs millions de personnes.

« Le COVID-19 est arrivé au Soudan alors qu’une part croissante de la population se bat déjà pour ses besoins élémentaires et le système de santé est déjà terriblement tendu », a indiqué dimanche à la presse Gwi-Yeop Son, représentante de l’ONU au Soudan.

« Le prix de l’inaction est trop important. Si nous n’agissons pas maintenant, nous devons nous préparer à une série de tragédies humaines », a-t-elle ajouté.

Selon un communiqué onusien, la pandémie affecte le pouvoir d’achat des familles et les restrictions aux déplacements mettent à mal leur accès à la nourriture, aux soins et aux services de base.

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Tinago Chikoto, chef adjoint au Soudan du Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) des Nations unies, a relevé dimanche que plus de 9,6 millions de personnes faisaient « face à une famine grave, le chiffre le plus important jamais enregistré au Soudan ».

Le nouveau coronavirus a contaminé plus de 10 000 personnes dans le pays, dont plus de 650 ont succombé.

Les mesures de confinement ont été allégées le 8 juillet.

Des familles soudanaises ont commencé début juillet à recevoir des aides financières de l’Etat, qui devraient concerner à terme 80 % des 42 millions d’habitants du pays, selon le ministère des Finances.

Cette aide est financée par une partie des 1,8 milliard de dollars (1,6 milliard d’euros) accordés en juin au Soudan par une quarantaine de pays, sous l’égide des Nations unies et de l’Union européenne, afin d’assister le pays dont la transition démocratique est menacée par une grave crise économique accélérée par l’épidémie de COVID-19.

Le taux d’inflation annuel du Soudan a atteint 114 % en mai, aggravant les difficultés économiques déjà existantes.

Le mouvement de contestation populaire ayant entraîné la chute en avril 2019 de l’ex-président Omar el-Béchir avait été provoqué par une décision du gouvernement d’alors de tripler le prix du pain.