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Coronavirus : suivez l’actualité dans la région MENA

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Coronavirus : suivez l’actualité dans la région MENA
L’épidémie du nouveau coronavirus bouleverse une région déjà sous tension. Suivez sur ce fil les derniers développements au Maghreb et au Moyen-Orient

Mises à jour du direct

5 years ago
Un travailleur masqué ouvre les portes de la mosquée Hassan II, l’une des plus grandes du continent africain, à Casablanca au Maroc le 16 juin 2020 (AFP)
Un travailleur masqué ouvre les portes de la mosquée Hassan II, l’une des plus grandes du continent africain, à Casablanca au Maroc le 16 juin 2020 (AFP)

Rabat a annoncé dimanche un nouvel allègement des mesures pour endiguer la pandémie de coronavirus au Maroc, permettant aux établissements touristiques d’utiliser leur capacité totale d’accueil à partir de lundi.

Mais le royaume garde les frontières closes « jusqu’à nouvel ordre », sauf pour les Marocains bloqués à l’étranger et pour les résidents étrangers au Maroc qui peuvent revenir depuis mercredi.

Les professionnels du tourisme tablent donc sur les clients nationaux.

Fêtes de mariage et rassemblements pour des funérailles restent interdits

« Le gouvernement a décidé de passer à la troisième phase du plan de déconfinement à partir du 19 juillet à minuit dans le cadre de la poursuite de la mise en oeuvre des mesures nécessaires pour le retour progressif à la vie normale et la relance de l’économie », ont indiqué les autorités marocaines dans un communiqué.

Il est ainsi permis aux « établissements touristiques d’utiliser 100 % de leur capacité d’accueil, sans dépasser 50 % de leurs espaces communs » comme les restaurants, piscines et salles de sport.

Face au coronavirus, les Marocains expérimentent « une forme de communion nationale inédite »
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Autres assouplissements à partir de lundi : les rassemblements et activités regroupant moins de vingt personnes sont à nouveau permis ainsi que l’ouverture des centres culturels, bibliothèques, musées et sites archéologiques mais « sans dépasser 50 % de leur capacité d’accueil ». L’organisation de rencontres sportives officielles est aussi possible mais sans présence du public.

Et la capacité des moyens de transport public passe de 50 à 75 %.

En revanche, fêtes de mariage et rassemblements pour des funérailles restent interdits. Cinémas et piscines publiques doivent rester fermés, a précisé le communiqué.

Le Maroc autorise depuis juin l’ouverture des cafés, restaurants, commerces et le tourisme intérieur mais l’état d’urgence sanitaire a été prolongé jusqu’au 10 août.

Avertissements contre « la négligence »

Le port du masque est obligatoire partout, sous peine de sanctions. Le royaume est relativement épargné par la pandémie avec plus de 17 000 contaminations et 269 décès depuis mars.

Les autorités ont multiplié ces derniers jours les avertissements contre « la négligence par certains des mesures sanitaires nécessaires ». Elles ont mis en garde contre « les risques sanitaires liés à la période estivale et aux célébrations » de l’Aïd el-Kébir fin juillet.

« Il sera procédé comme précédemment à la fermeture de tous les quartiers résidentiels ou zones constituant de nouveaux foyers épidémiques » ainsi que « toutes les unités de production et de services et des établissements touristiques qui ne respectent pas les règles et le protocole sanitaire », a martelé le gouvernement dimanche.

Plusieurs quartiers de Tanger (nord) sont de nouveau confinés depuis le 13 juillet. La ville de Safi (sud) a été placée quelques jours plus tôt en quarantaine après l’apparition d’un foyer de contamination dans une usine de conserve de poissons.

5 years ago
Des passagers débarquent à l’aéroport d’Istanbul le 1er juin 2020 (AFP)
Des passagers débarquent à l’aéroport d’Istanbul le 1er juin 2020 (AFP)

La Turquie a annoncé dimanche avoir à nouveau suspendu ses vols avec l’Iran et l’Afghanistan, deux pays durement touchés par la pandémie de nouveau coronavirus.

« En raison de la pandémie de COVID-19, notre pays a suspendu par précaution ses vols avec l’Iran et l’Afghanistan », a déclaré dans un communiqué le ministère turc des Transports, sans préciser la durée de cette mesure.

La compagnie turque Turkish Airlines avait officiellement annoncé la reprise des vols vers Téhéran la semaine dernière, après une interruption d’environ cinq mois en raison de la pandémie.

Voisin de la Turquie, l’Iran a été durement touché par l’épidémie. La décision d’Ankara de suspendre les liaisons aériennes entre les deux pays intervient d’ailleurs au lendemain de déclarations alarmistes du président iranien Hassan Rohani.

Alors que le nombre de cas officiellement enregistrés en Iran s’élève à quelque 270 000, M. Rohani a indiqué samedi que 25 millions d’habitants sur environ 81 millions pourraient en réalité avoir été infectés, et estimé que 35 millions d’Iraniens supplémentaires risquaient de contracter le virus.

5 years ago
Arrivée d’un vol européen à l’aéroport international Tunis-Carthage, le 27 juin 2020 (AFP)
Arrivée d’un vol européen à l’aéroport international Tunis-Carthage, le 27 juin 2020 (AFP)

« Mes billets ont été annulés, et j’hésite à aller voir ma grand-mère : je ne voudrais pas la contaminer » : coronavirus oblige, Nour envisage sans enthousiasme un été à Paris au lieu d’aller comme d’habitude en vacances en Tunisie, pays d’origine de ses parents.

Plusieurs millions de personnes vivant, comme elle, avec un pied de chaque côté de la Méditerranée rallient chaque été le Maghreb.

Mais à cause des restrictions de circulation et des incertitudes liées à la pandémie, de nombreuses familles ne pourront se retrouver cette année. Et l’Aïd el-Kébir, occasion de retrouvailles particulièrement festives, tombe en plus fin juillet.

Nour avait prévu de longue date d’embarquer pour Tunis le 26 juillet, afin de retrouver « toute sa famille ».

« C’est dur de ne pas voir la famille »

« J’aime aller en Tunisie un mois, voire deux quand je le peux, pour passer du temps avec mes grand-mères, à Bizerte ou à Djerba », explique à l’AFP la jeune femme de 26 ans, qui travaille dans la prévention santé.

Mais la pandémie ayant désorganisé les transports aériens, son vol a été annulé.

« Il n’y a plus d’autre vol sur cette compagnie pour rentrer en août, j’ai une promesse d’embauche en septembre – j’hésite beaucoup car c’est dur de ne pas voir la famille mais ça devient vraiment compliqué de partir », se désole Nour.

Elle envisage de rester en Seine-Saint-Denis, dans la banlieue de Paris, avec ses amis : beaucoup, originaires comme elle du Maghreb, resteront en France cette année.

Trop cher et trop compliqué : de nombreux Tunisiens de l’étranger ne veulent pas rentrer au pays cet été
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Au Maroc, comme en Algérie, les frontières sont toujours fermées en raison du coronavirus.

Rabat a néanmoins annoncé début juillet une « opération exceptionnelle » permettant aux Marocains, y compris ceux résidant à l’étranger, de rentrer à partir du 14 juillet par avion ou par bateau depuis la France ou l’Italie. 

Sites internet, agences de voyages et compagnies aériennes ont été pris d’assaut dès cette annonce, selon des médias locaux. D’après un sondage effectué par la presse locale début juillet, un Marocain de l’étranger sur deux espérait rentrer au pays cet été.

Reste à savoir combien y parviendront car, pour beaucoup, le voyage ressemble à une mission impossible.

Le prix des billets a causé des remous sur les réseaux sociaux jusqu’à ce que la compagnie nationale marocaine annonce des prix conformes aux tarifs saisonniers. Et Rabat exige un double test négatif de moins de 48 heures avant l’embarquement, une gageure pour certains.

« Aucun laboratoire n’accepte de me faire passer le test si je n’ai pas de fièvre! », il faut « aller dans un labo privé mais aucun n’accepte de me livrer les résultats dans les 48 heures », peste sur Facebook une Marocaine résidant aux États-Unis.

La peur d’une seconde vague

En Tunisie, la quarantaine obligatoire de 14 jours a été levée à la mi-juin, et les frontières ont rouvert le 27 juin. Les voyageurs venant de pays classés vert, comme la France et l’Italie, ne sont soumis à aucune restriction.

Mais les dessertes maritimes ont été perturbées par des cas de COVID-19 parmi les équipages. Et la crainte d’être pris au piège d’une seconde vague, qui ferait fermer les frontières, dissuade certains. 

« Pour ceux qui n’ont pas d’urgence, c’est malhonnête de prendre le risque de contaminer un pays où le système de santé est dans un état lamentable »

- Nabil, Lillois d’origine tunisienne

Sur les réseaux sociaux, les débats sont houleux : partir, au risque de contaminer des proches, ou pas.

« Pour ceux qui n’ont pas d’urgence, c’est malhonnête de prendre le risque de contaminer un pays où le système de santé est dans un état lamentable », estime Nabil, un Lillois de 32 ans d’origine tunisienne.

Mais l’absence de ces visiteurs va peser sur l’économie locale : la diaspora représente une manne cruciale dans le Maghreb.

Le Maroc a accueilli en 2019 plus de 2,9 millions de ceux qui sont appelés « MRE » pour Marocain résidant à l’étranger et qui participent largement au dynamisme du secteur immobilier en investissant pour leurs vacances ou leur retraite.

En Algérie, les séjours des « ARE » comprennent de plus en plus d’activités touristiques avec des dépenses moyennes de 500 à 2 000 euros par vacancier, estime Mourad Kezzar, consultant et formateur en tourisme.

En Tunisie, les « TRE » – environ 500 000 personnes chaque été, selon les autorités – ont apporté en 2019 quelque 5,3 milliards de dinars en devises (1,8 milliard d’euros), soit plus que le secteur du tourisme, selon la Banque centrale.

Par Caroline-Nelly Perrot, avec les bureaux du Maghreb

5 years ago
« L’Algérie fait face à une situation économique difficile inédite », selon le Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad (AFP)
« L’Algérie fait face à une situation économique difficile inédite », selon le Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad (AFP)

Le Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad, a affirmé samedi que les mesures préventives pour endiguer la propagation de la pandémie avaient occasionné un « grand préjudice » à l’économie du pays, confrontée également à l’effondrement des cours du pétrole.

« L’Algérie fait face à une situation économique difficile inédite en raison de plusieurs facteurs, notamment la crise structurelle héritée de l’ancien gouvernement, la chute des cours des hydrocarbures et enfin la crise due à la pandémie du nouveau coronavirus », a déclaré M. Djerad cité par l’agence officielle APS.

Il s’exprimait lors d’une réunion du gouvernement avec les partenaires sociaux et les opérateurs économiques au cours de laquelle le ministre des Finances, Aymen ben Abderahmane, a annoncé que les pertes des entreprises publiques totalisaient plus de 879 millions d’euros. Les pertes du secteur privée n’ont pas encore été chiffrées.

Une récession de -5,2 % en 2020

Ces pertes ont touché notamment selon lui les entreprises dans les secteurs du transport (135 millions d’euros) et de l’énergie (188 millions d’euros).

Face à la grave crise financière qui menace le pays en raison de la chute des prix du pétrole, le gouvernement algérien avait déjà décidé début mai de réduire de moitié le budget de fonctionnement de l’État. 

Face au déclin pétrolier, l’Algérie en quête d’un nouveau modèle économique
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L’Algérie est tout particulièrement exposée aux fluctuations du prix du baril du fait de sa dépendance à la rente pétrolière – qui représente plus de 90 % de ses recettes extérieures –, et de la faible diversification de son économie.

Selon des prévisions du FMI, ce pays devrait connaître une récession en 2020 (-5,2 %) ainsi qu’un déficit budgétaire parmi les plus élevés de la région en raison de la crise pétrolière et de la pandémie de nouveau coronavirus. 

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a exclu, au nom de la « souveraineté nationale », de contracter des prêts auprès du FMI et des organismes financiers internationaux. 

Une commission chargée d’évaluer les incidences causées par la pandémie du nouveau coronavirus sur l’économie nationale a été installée samedi selon APS.

L’Algérie a battu ces derniers jours plusieurs records quotidiens de cas recensés (+601 samedi). Au total, près de 22 549 cas de COVID-19 ont été officiellement enregistrés sur le sol algérien depuis le premier cas le 25 février, dont 1 068 décès.

Un ancien ministre meurt du COVID-19

Par ailleurs, l’ancien ministre algérien des Télécommunications Moussa Benhamadi, proche du cercle du président déchu Abdelaziz Bouteflika et qui se trouvait en détention préventive, est décédé à 67 ans vendredi du coronavirus à Alger, a indiqué samedi à l’AFP l’un de ses frères.

« Moussa Benhamadi est décédé hier soir » vendredi, a déclaré Abdelmalek Benhamadi à l’AFP, précisant qu’il avait « contracté le coronavirus en prison ». « Il y a plusieurs jours, il a été évacué en urgence vers l’hôpital Mustapha Bacha à Alger », où il est mort.

La famille attend des informations concernant la restitution du corps pour préciser quand aura lieu l’enterrement.

Hocine Benhamadi, un autre frère, avait indiqué plus tôt au quotidien Liberté que l’ancien ministre « avait contracté le virus le 4 juillet et ce n’est que le 13 du même mois qu’il a été évacué en urgence vers un hôpital à Alger ». Il était poursuivi dans une affaire de corruption liée au groupe familial spécialisé dans le montage de produits électroniques Condor Electronics, dirigé par son frère Abderahmane.

Ce dernier, également soupçonné de corruption, a été libéré en avril de sa détention préventive. Un autre frère, Omar, directeur général de Condor, est toujours derrière les barreaux.

5 years ago
Selon un récent sondage, 61 % des électeurs sont « mécontents » de la gestion de l’épidémie par Netanyahou (AFP)
Selon un récent sondage, 61 % des électeurs sont « mécontents » de la gestion de l’épidémie par Netanyahou (AFP)

Popularité en chute libre et manifestations : le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou fait face à des critiques de plus en plus virulentes en raison de la résurgence de l’épidémie de COVID-19, qui a poussé le gouvernement à rétablir vendredi des restrictions.

Pour « éviter un confinement général en raison de la forte augmentation de la morbidité liée au coronavirus », le bureau du Premier ministre et le ministère de la Santé ont annoncé que la plupart des commerces non essentiels et lieux publics seraient fermés le week-end jusqu’à nouvel ordre.

Plus pérenne des Premiers ministres israéliens, Benyamin Netanyahou a essuyé d’autres crises mais semble trébucher sur celle de la pandémie.

Comme d’autres dirigeants, Netanyahou a dû gérer la nécessité de rouvrir l’économie tout en évitant une seconde vague

Selon un sondage de la chaîne 13 publié cette semaine, 61 % des électeurs sont « mécontents » de sa gestion de l’épidémie.

Un net revirement car les mesures très strictes prises au début de la crise lui avaient valu un regain de popularité.

Selon le centre de recherche Israel Democracy Institute (IDI), le soutien à M. Netanyahou est passé de 57,5 % à 29,5 % entre avril et juillet.

Les partis juifs ultra-orthodoxes, alliés du Premier ministre et dont le soutien a été essentiel pour le maintenir au pouvoir, ont exprimé leur frustration face au risque d’une nouvelle fermeture des synagogues.

Le Premier ministre s’est engagé cette semaine auprès des chefs religieux à tenir des consultations avant toute fermeture, assurant vouloir atténuer leur « désarroi ».

Comme d’autres dirigeants, il a dû gérer la nécessité de rouvrir l’économie tout en évitant une seconde vague.

Pari perdu : la propagation a repris et les protestations contre les difficultés économiques se multiplient, le taux de chômage ayant bondi de 3,4 % en février à 23,5 % en mai.

Des milliers de personnes ont manifesté samedi soir à Tel Aviv. Des accrochages et de nombreuses arrestations ont eu lieu mardi lors d’un rassemblement devant la résidence de Benyamin Netanyahou à Jérusalem.

Un mea culpa tardif

Ce dernier a fait son mea culpa pour la réouverture trop rapide de l’économie, qui a abouti à une recrudescence des nouveaux cas.

En conséquence, les salles de sport doivent fermer jusqu’à nouvel ordre. Les commerces, salons de beauté et les lieux publics (bibliothèques, piscines, etc) doivent baisser leur rideau du vendredi, début du congé hebdomadaire de shabbat, au dimanche. Les restaurants doivent se limiter dès mardi aux livraisons ou à la vente à emporter.

Les rassemblements de plus de dix personnes dans les lieux clos, et vingt en plein air, sont aussi interdits. Une décision « politique » pour empêcher les manifestations, estime le député Ofer Cassif de la Liste unie, l’alliance des partis arabes et communiste.

Toute violation sera considérée comme « un délit », ont prévenu les autorités vendredi.

Pour calmer la grogne sociale, le Premier ministre a annoncé un plan de 90 milliards de shekels (environ 22,5 milliards d’euros), comportant des aides pour « tous les citoyens ».

Naftali Bennett plébiscité ? 

Pour Dan Ben David, professeur à l’université de Tel Aviv, Benyamin Netanyahou est responsable des erreurs dans la gestion de la crise qui a mis en exergue sa négligence au cours de ses onze ans de mandat.

Il « ne s’est pas soucié sérieusement de la politique intérieure », affirme le chercheur, ajoutant que priorité avait plutôt été donnée à la sécurité, à la diplomatie et à la macroéconomie.

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Les décisions clés pendant la crise ne sont pas revenues au ministère de la Santé, affaibli, mais à Benyamin Netanyahou, alors occupé par son procès pour corruption et par son projet d’annexer des pans de la Cisjordanie occupée, selon des analystes.

Les appels se sont multipliés pour la nomination d’un responsable de la lutte contre le coronavirus. Mais, selon certains experts, M. Netanyahou résiste car cela donnerait du pouvoir à une autre personnalité.

D’après la chaîne 13 et l’IDI, près de la moitié des Israéliens estiment que l’ancien ministre de la Défense Naftali Bennett devrait occuper ce poste.

M. Bennett, qui a publié un plan d’action détaillé face au coronavirus, a relayé les critiques de spécialistes de la santé publique estimant que le gouvernement n’était pas parvenu à développer des tests adéquats ni des capacités d’enquêtes épidémiologiques suffisantes.

Ce membre de la droite nationaliste fait partie de l’opposition. Il est à couteaux tirés avec le Premier ministre, qui a formé un gouvernement d’union avec son ex-rival Benny Gantz, chef d’un parti centriste. 

Il a déclaré jeudi avoir sollicité le poste, sans avoir encore reçu de réponse.

Par Ben Simon, à Jérusalem.

5 years ago
Les Emirats arabes unis sont une destination de transit international pour de nombreux Iraniens
Les Émirats arabes unis sont une destination de transit international pour de nombreux Iraniens (AFP)

Emirates, la plus grande compagnie aérienne du Moyen-Orient basée à Dubaï, a repris ses vols vendredi depuis et à destination de l’Iran, après cinq mois d’interruption en raison de la pandémie de nouveau coronavirus.

L’Iran reste le pays le plus touché par la pandémie au Proche et au Moyen-Orient avec plus de 13 790 décès et plus de 269 400 cas de contamination depuis février, selon le dernier bilan du ministère de la Santé. 

Les voisins de la République islamique ont imposé des restrictions de voyage et des mesures de quarantaine strictes après avoir enregistré les premiers cas sur leur propre territoire, souvent importés d’Iran.

Les Émirats arabes unis sont une destination de transit international pour de nombreux Iraniens, avec des liaisons aériennes quotidiennes entre les deux pays avant la pandémie.

Rumeurs et suspicions en Iran alors qu’augmente le nombre de décès dus au coronavirus
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Ils font partie des nombreux pays – dont l’Arménie, le Koweït, l’Irak et la Turquie – à avoir interdit tous les vols depuis et vers l’Iran en février.

À leur arrivée à l’aéroport de Téhéran vendredi, les seize passagers à bord du vol Emirates ont dû passer par un sas de désinfection et leur température a été relevée. Ils doivent également s’isoler pendant quatorze jours. 

« Nous avons interrogé les passagers pour détecter d’éventuels symptômes et nous avons aussi des capteurs thermiques », a expliqué Nadia Piri, une des médecins de l’aéroport.

Le directeur de l’aéroport Mohammadreza Karimian a affirmé que plusieurs compagnies aériennes avaient demandé à pouvoir reprendre les vols depuis et vers l’Iran « considérant que nous respectons scrupuleusement les protocoles sanitaires », mais sans détailler ces protocoles.

L’Iran fait face depuis mai à une résurgence de l’épidémie, avec une augmentation chaque jour du nombre de nouveaux cas et de décès.

Pour lutter contre la propagation de l’épidémie, les autorités iraniennes n’ont jamais imposé de confinement à la population mais ont décrété une série de restrictions en mars (interdiction des rassemblements notamment religieux mais aussi sportifs, limitation de l’activité économique et des déplacements entre autres), avant de les lever le mois suivant.

Le nouvelle hausse du nombre de cas a incité les autorités à rendre le port du masque obligatoire dans les lieux publics fermés et à autoriser les provinces les plus frappées par la pandémie à imposer de nouvelles restrictions.

5 years ago
Un médecin algérien met son masque de protection devant l’unité spéciale de l’hôpital El-Kettar, à Alger, pour traiter des patients atteints du COVID-19, le 26 février 2020 (AFP)
Un médecin algérien met son masque de protection devant l’unité spéciale de l’hôpital El-Kettar, à Alger, pour traiter des patients atteints du COVID-19, le 26 février 2020 (AFP)

L’Algérie prépare une loi pour mieux protéger le personnel de santé contre les « agressions verbales et physiques », qui ont pris de l’ampleur avec la pandémie de COVID-19, a indiqué le gouvernement dans un communiqué.

Cette décision du président Abdelmadjid Tebboune intervient après la multiplication, ces dernières semaines, des « agressions physiques et verbales à l’encontre du personnel médical, paramédical, et administratif », selon le document publié sur le site du Premier ministre.

Ces violences sont accompagnées parfois « d’actes de détérioration et de destruction de biens publics et de matériels médicaux », est-il précisé.

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La présidence a annoncé le 10 juillet des mesures d’aide, notamment une assurance spéciale, pour le personnel soignant en première ligne dans la lutte contre le nouveau coronavirus et très éprouvé, au moment où le pays subit une recrudescence des contaminations.

Le directeur de l’hôpital de Bouira, à 125 kilomètres au sud-est d’Alger, s’est blessé lundi en prenant la fuite après avoir été menacé par des proches en colère d’un malade décédé, a indiqué Mohamed Laib, directeur de la santé de Bouira.

Selon lui, ces personnes ont fait irruption dans le bureau de Djamel Boutmer pour protester contre le refus de son établissement de remettre la dépouille de leur proche, suspecté d’avoir succombé au coronavirus.

Djamel Boutmer a pu échapper à « l’agression en sautant par la fenêtre de son bureau se trouvant au premier étage et en se blessant légèrement au pied », a ajouté Mohamed Laib.

La future loi vise à « prémunir le corps médical de toute agression […] dans l’enceinte des hôpitaux et autres structures et établissements sanitaires », a indiqué le communiqué, sans détailler par quels moyens.

Le gouvernement a également critiqué « la manipulation et la diffusion d’images via les réseaux sociaux et médias » portant atteinte « au professionnalisme […] du corps médical », après la circulation de vidéos filmées dans des services hospitaliers pour en dénoncer les dysfonctionnements.

« Ces actes inadmissibles » tentent « vainement de décrédibiliser l’action du service public de santé » et ils sont « réprimés par les lois de la République », a affirmé le gouvernement dans son communiqué.

Une chanteuse de raï a été condamnée mercredi soir à dix-huit mois de prison ferme par le tribunal d’Oran (430 km à l’ouest d’Alger) pour « agression et insultes » à l’encontre du personnel soignant du centre hospitalier de cette ville.

Le tribunal lui a aussi reproché d’avoir partagé une vidéo où elle dénonçait l’état du service d’urgences de cet hôpital, selon les médias locaux.

5 years ago
« Il est bon de discuter de distanciation physique à bord des avions […] mais nous voulons revenir à la normale », a déclaré Boutros Boutros (AFP)
« Il est bon de discuter de distanciation physique à bord des avions […] mais nous voulons revenir à la normale », a déclaré Boutros Boutros (AFP)

Garder des sièges vides à bord des avions pour respecter la règle de distanciation physique est irréaliste dans la mesure où le coût serait trop élevé, a estimé jeudi un responsable de la première compagnie aérienne du Moyen-Orient, Emirates, basée à Dubaï.

Exploitant une flotte de 270 gros-porteurs, la compagnie a interrompu ses activités fin mars en raison de la pandémie de nouveau coronavirus, avant de les reprendre deux semaines plus tard. Emirates prévoit de desservir 58 villes d’ici la mi-août, contre 157 environ avant la crise sanitaire.

« Il est bon de discuter de distanciation physique à bord des avions […] mais nous voulons revenir à la normale », a déclaré Boutros Boutros, responsable de la communication d’Emirates, lors d’une conférence sur l’intelligence artificielle à Dubaï.

« Un avion est fait pour être rempli. Avoir des sièges vides n’est pas une option à moins qu’ils ne soient payés par les passagers », a-t-il ajouté.

Emirates a annoncé en fin de semaine dernière jusqu’à 9 000 suppressions d’emplois sur des effectifs de 60 000 employés. Son président, Tim Clark, a estimé qu’il faudrait quatre ans pour un retour à la normale.

Le PDG des aéroports de Dubaï, Paul Griffith, a déclaré pour sa part que l’impact du COVID-19 sur l’aéroport international de Dubaï avait été « rapide » et « considérable ».

« Nous sommes passés de 1 100 vols par jour, soit 280 000 passagers, à 17 vols en trois jours », a-t-il déclaré lors de la même conférence.

Il a ajouté que 44 000 passagers étaient passés par l’aéroport pendant tout le mois de mai, soit à peu près le même nombre pendant quatre heures en temps normal.

5 years ago
Des participants assistent à la première conférence depuis la mise en place des restrictions de protection contre le coronavirus, à Dubaï, le 16 juillet 2020 (AFP)
Des participants assistent à la première conférence depuis la mise en place des restrictions de protection contre le coronavirus, à Dubaï, le 16 juillet 2020 (AFP)

Dubaï a repris jeudi l’organisation de conférences, un secteur lucratif qui avait connu un soudain coup d’arrêt en mars en raison de l’épidémie de COVID-19.

L’émirat avait l’habitude d’accueillir chaque année des dizaines de conventions, allant des conférences politiques ou économiques à des forums sur la technologie en passant par les salons de toutes sortes.

Mais pendant des mois, la pandémie a forcé ce secteur à passer des salles de réunions et halls d’expositions aux conférences virtuelles.

Dix jours après avoir rouvert ses portes aux touristes, la cité-Etat qui avait accueilli 16,7 millions de visiteurs en 2019, a organisé jeudi sa première conférence non virtuelle qui était consacrée à l’intelligence artificielle.

La vaste salle du World Trade Center, qui servait jusqu’ici d’hôpital de campagne pour les patients atteints du nouveau coronavirus, a fait le plein avec des centaines de participants respectant les critères de distanciation sociale. D’autres ont suivi les débats sur des écrans installés dans des salles voisines.

« C’est bon d’être ici, face à vous », a déclaré Reem Al-Hashimi, ministre d’État à la Coopération internationale, à l’ouverture de la conférence.

L’ambiance était cependant différente de l’animation habituelle de l’avant COVID-19. Des barres de chocolat et des fruits emballés ont remplacé les buffets bien garnis d’avant mars.

Des écriteaux au sol rappellent aux participants la nécessité de « garder une distance de sécurité » et « ne pas oublier le masque ».

Dubaï compte sur le retour des touristes pour relancer le secteur, en se présentant comme une destination sûre, où tout est mis en place pour protéger les visiteurs du nouveau coronavirus.

La cité-Etat fait partie de la fédération des Émirats arabes unis, qui compte sept membres, et où plus de 55 800 cas d’infection ont été recensés dont 335 décès.

5 years ago
Ces trois derniers mois, l’Autorité palestinienne n’a pas payé les salaires de 177 000 fonctionnaires ou seulement à hauteur de 50 % (AFP)
Ces trois derniers mois, l’Autorité palestinienne n’a pas payé les salaires de 177 000 fonctionnaires ou seulement à hauteur de 50 % (AFP)

Pour les Palestiniens déjà éprouvés financièrement par les conséquences économiques de la pandémie, le durcissement des restrictions annoncé en début de semaine pour juguler une hausse du nombre de cas est une épreuve de plus.

D’autant que les revenus de l’Autorité palestinienne ont considérablement diminué depuis sa décision fin mai de suspendre toute coopération avec Israël, qui veut annexer des pans du territoire palestinien de Cisjordanie, occupé par l’armée israélienne depuis 1967. 

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Dès l’annonce de nouvelles mesures dimanche soir, des chefs d’entreprise ont vivement protesté, certains descendant dans la rue à Hébron, ville du sud de la Cisjordanie qui a enregistré le plus de cas de malades, violant par la même le couvre-feu qui venait d’être imposé.

Le lendemain, c’est à Ramallah qu’une cinquantaine de commerçants se sont rassemblés pour crier leur colère et réclamer de pouvoir rouvrir leurs boutiques, certaines fermées depuis une dizaine de jours.

Les commerces avaient déjà dû fermer en mars dans le cadre de mesures de confinement ayant duré plusieurs semaines.

« Ceux qui demandent aux gens de rester chez eux se doivent de subvenir à leurs besoins », lance Mohamed Nasr, propriétaire d’une épicerie à Ramallah. « Nous ne réclamons pas seulement l’ouverture des magasins mais un retour à la vie normale et la possibilité de se déplacer, sans quoi nous n’avons pas de clients ».

Les autorités palestiniennes ont recensé une recrudescence du nombre de cas de contamination au nouveau coronavirus, attribuée au non-respect des restrictions de rassemblement et de mouvement, essentiellement de travailleurs entre la Cisjordanie et Israël, où le nombre de malades est également monté en flèche.

Le ministère palestinien de la Santé a officiellement rapporté plus de 6 990 cas de personnes infectées en Cisjordanie, dont 43 décès, selon un bilan communiqué mercredi. Au 1er juillet, ce bilan s’élevait à environ 2 680 cas dont sept décès.

Le gouvernement a donc décidé dimanche d’étendre le bouclage de la Cisjordanie en vigueur depuis le 5 juillet, d’autoriser seulement les pharmacies et boulangeries à ouvrir et d’imposer un couvre-feu nocturne et le week-end pendant deux semaines.

Caisses vides

Devant la colère suscitée par ces mesures– des gouverneurs ayant même édicté des décisions contraires pour permettre à certains magasins de rester ouverts– le gouvernement a finir par lâcher du lest.

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Lundi soir, il a autorisé les petites entreprises à ouvrir le rideau, à condition de respecter les règles sanitaires (port du masque et distanciation physique).

« Nous sommes confrontés à une réelle menace sanitaire […] et malgré les défis politiques et économiques, nous faisons tout ce qui est possible pour faire face à la pandémie », a affirmé le porte-parole du gouvernement Ibrahim Melhem.

« Le coronavirus intervient à un moment critique pour l’Autorité palestinienne, en raison de sa décision d’arrêter la coopération avec Israël », explique l’analyste Abdelmajid Soueilem.

Habituellement, Israël collecte et transfère aux Palestiniens des millions de shekels par mois au titre de la TVA et des droits de douane prélevés sur les produits importés par les Palestiniens et qui transitent par les ports israéliens.

Le manque dans les caisses de l’Autorité palestinienne est estimé à 200 millions de dollars (175 millions d’euros) et à cela s’ajoute la baisse de recettes récoltées grâce à la TVA.

« En un mois, l’Autorité parvient à obtenir seulement 300 millions de shekels (76 millions d’euros) ce qui ne couvre pas ses dépenses », explique l’analyste économique Nasr Abdel Karim, sachant que le seul paiement des salaires des fonctionnaires coûte 750 millions de shekels (191 millions d’euros) par mois.

Résultat : ces trois derniers mois, l’Autorité palestinienne n’a pas payé les salaires de 177 000 fonctionnaires ou seulement à hauteur de 50 %.

Et pourtant certains analystes estiment qu’elle ne reviendra pas sur sa décision.

« Le coronavirus intervient à un moment critique pour l’Autorité palestinienne, en raison de sa décision d’arrêter la coopération avec Israël »

Abdelmajid Soueilem, analyste 

« Je pense qu’elle préfère s’écrouler plutôt que de reprendre la coopération » avec Israël, déclare à l’AFP Abdelmajid Soueilem.

Début juin, la Banque mondiale avait prévenu que le taux de pauvreté (14 %) pourrait doubler en Cisjordanie en raison de la pandémie et que le budget devrait être grevé d’environ 1,5 milliard de dollars (environ 1,3 milliard d’euros) cette année, soit près du double par rapport à l’an dernier.

5 years ago
264 561 cas de contamination ont été recensés en Iran dont 13 410 morts (AFP)
264 561 cas de contamination ont été recensés en Iran dont 13 410 morts (AFP)

La pandémie de coronavirus a provoqué la mort de 140 infirmiers et médecins en Iran, et des milliers de contaminations parmi le personnel soignant depuis l’apparition de l’épidémie, ont annoncé mercredi les autorités en insistant sur le respect des consignes sanitaires.

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« Cinq mille de nos médecins et infirmiers ont été contaminés par la maladie de COVID-19, parmi lesquels 140 sont décédés », a déclaré Sima Sadat Lari, la porte-parole du ministère de la Santé, lors du point presse quotidien retransmis à la télévision d’État.

Le président Hassan Rohani a lui appelé mercredi toute la nation à la vigilance et au respect des consignes sanitaires, notamment la distanciation sociale face à « l’épreuve survenue depuis près d’un mois ».

« Nous demandons au peuple d’éviter tout rassemblement et d’adapter le mode de vie à la situation actuelle » imposée par le virus, a souligné Hassan Rohani lors d’un conseil des ministres télévisé.

Le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a pour sa part critiqué dimanche ceux qui « ne font même pas une chose aussi simple que porter un masque » pour empêcher la propagation du virus, disant ressentir de la « honte » face à un tel comportement.

La maladie gagne nettement du terrain depuis près d’un mois en Iran, pays de loin le plus touché au Proche et au Moyen-Orient. La République islamique avait annoncé ses premiers cas de virus SARS-CoV-2 le 19 février.

Selon des données officielles transmises mercredi, 199 décès supplémentaires liés au virus et 2 388 nouveaux cas de contagion ont été enregistrés au cours des dernières 24 heures.

Au total, 264 561 cas de contamination ont été recensés dans le pays dont 13 410 morts, a observé Sima Sadat Lari.

5 years ago
Des enfants écoutent un volontaire expliquer les mesures de protection contre la propagation du coronavirus, dans un camp pour Syriens déplacés, au nord d'Idleb, le 14 avril 2020 (AFP)
Des enfants écoutent un volontaire expliquer les mesures de protection contre la propagation du coronavirus, dans un camp pour Syriens déplacés, au nord d'Idleb, le 14 avril 2020 (AFP)

Après avoir survécu ainsi que ses dix enfants aux combats dans le nord-ouest de la Syrie, Nasr Ahmad Sultan craint désormais de succomber à une famine ou une propagation du COVID-19 après le veto russo-chinois sur le renouvellement d’une aide aux déplacés syriens.

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Vendredi, le mandat accordé à l’ONU depuis 2014 pour acheminer des aides via la frontière turque a expiré sans que le Conseil de sécurité, profondément divisé, ne soit en mesure de prolonger cette assistance humanitaire vitale pour 2,8 millions de personnes dans la région d’Idleb, selon l’ONU. 

Berlin et Bruxelles ont lancé une ultime initiative pour tenter de sauver ce mécanisme dans l’espoir d’un nouveau vote ce week-end. 

À l’intérieur d’une tente extrêmement modeste dépourvue de meubles, dans un camp de déplacés près de la localité de Maarrat Misrine, dans le nord de la région d’Idleb, Nasr Ahmad Sultan, dit craindre le pire.   

« Nous avons quitté nos maisons, nos terres et nos moyens de subsistance, et nous n’avons plus que ces aides […] Si elles s’arrêtent, nous serons exposés à une famine », s’inquiète cet homme de 45 ans.

Avec sa famille, ils ont fui leur village dans le sud d’Idleb, lors d’une offensive d’ampleur menée par les forces du régime, soutenues par Moscou, à partir de décembre dans la région. 

L’opération a poussé environ un million de personnes à fuir les zones bombardées avant l’entrée en vigueur début mars d’un cessez-le-feu convenu par la Russie et la Turquie, qui soutient des factions hostiles au régime. 

La région d’Idleb, dernier grand bastion rebelle, abrite quelque trois millions d’habitants dont la moitié ont été déplacés.

La moitié de la région et ses environs restent dominés par le groupe armé Hayat Tahrir al-Cham (ex-branche syrienne d’Al-Qaïda) et des factions rebelles moins influentes. 

L’aide était jusqu’à vendredi acheminée via deux points de passage à la frontière turque. Celui de Bab al-Salam menant à la région d’Alep– dont la Russie exige la suppression– et Bab al-Hawa, desservant la région insurgée d’Idleb.

Moscou, qui considère que le mécanisme de l’ONU constitue une violation de la souveraineté de son allié syrien, justifie sa position par le fait que 85 % des aides transitent via Bab al-Hawa et souhaite conserver cet unique passage frontalier pour une livraison d’aide d’une durée d’un an.

En janvier, Moscou avait déjà fait réduire le dispositif de quatre à deux points de passage et pour six mois, alors que l’autorisation était renouvelée annuellement depuis sa création. 

« Grande catastrophe »

Le veto russo-chinois coïncide avec l’enregistrement depuis jeudi des trois premiers cas de nouveau coronavirus– tous des soignants– dans la région d’Idleb, faisant craindre une crise alimentaire et sanitaire, notamment en cas d’absence d’aides. 

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« Si les médicaments ne sont plus acheminés vers les camps, nous serons foutus », s’emporte Nasr Ahmad Sultan. « Le coronavirus va nous achever. »   

« Comment allons-nous nous confiner à l’intérieur des camps si les gens ne peuvent plus subvenir à leurs besoins alimentaires avec l’arrêt des aides? », renchérit Abdel Salam Mohamad Youssef.

  « Une catastrophe humanitaire » est à venir « car la majorité des déplacés dans les camps dépendent totalement du panier alimentaire ou du pain » distribués par l’ONU, prévient cet autre père de dix enfants, âgé de 47 ans. 

Vendredi, plusieurs ONG internationales ont condamné les veto de Moscou et Pékin sur l’aide transfrontalière, « seul moyen d’atteindre les familles du nord-ouest syrien », selon Save the Children.

« Si les postes frontaliers ne sont pas rétablis, de nombreuses familles ne pourront pas manger, ne recevront pas de soins de santé », a déploré Inger Ashing, directrice de l’ONG, appelant à une réunion urgente en vue d’autoriser à nouveau l’aide.

L’International Crisis Group (ICG) a lui dénoncé la « politisation » d’un dossier humanitaire. 

« Continuer de tenter de marquer des points politiques aux dépens des plus vulnérables pourrait conduire les États occidentaux à revenir à un modus operandi antérieur à 2014, en contournant les mécanismes multilatéraux et acheminant l’aide directement vers le nord de la Syrie », a estimé Dareen Khalifa, analyste au ICG.  

En cas d’échec des ultimes pourparlers à l’ONU, Abdel Salam Mohamad Youssef dit craindre que des millions de Syriens soient confrontés à « une grande catastrophe devant les yeux du monde entier ».

5 years ago
Dans toute la région, les pertes d’emplois « viendront s’ajouter à un niveau de chômage déjà élevé, en particulier chez les jeunes », a ajouté Jihad Azour (AFP)
Dans toute la région, les pertes d’emplois « viendront s’ajouter à un niveau de chômage déjà élevé, en particulier chez les jeunes », a ajouté Jihad Azour (AFP)

Le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé les prévisions de croissance du Moyen-Orient à leur plus bas niveau en un demi-siècle, en raison du « double choc » de la faiblesse des prix du pétrole et de la pandémie de COVID-19.

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À l’exception de l’Iran, la crise sanitaire au Moyen-Orient a fait relativement peu de victimes selon les experts, mais les conséquences économiques du confinement et du ralentissement mondial sont importantes.

Les économies du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord vont se contracter en moyenne de 5,7 % cette année, avec des chutes allant jusqu’à 13% dans les pays en guerre, a indiqué le FMI dans sa mise à jour des perspectives économiques régionales.

Cette projection est la plus basse depuis plus de 50 ans, selon les données de la Banque mondiale, et intervient après une année de croissance modeste.

« Il s’agit d’un recul considérable qui aggravera les défis économiques et humanitaires existants et augmentera les niveaux de pauvreté déjà élevés », souligne le FMI, ajoutant que des « troubles sociaux pourraient être ravivés par la levée des mesures de confinement ».

Plus d’instabilité

L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, Koweït, Oman et le Qatar, les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), frappés par la chute du prix de pétrole, devraient se contracter de 7,1 %, soit 4,4 points de pourcentage de plus que la prévision d’avril.

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« La région est confrontée à une crise sans précédent. Un double choc qui a affecté le fonctionnement normal de ses économies pendant le confinement », a déclaré à l’AFP Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI.

Les pays du Golfe ont pris des mesures de lutte contre le COVID-19 parmi les plus strictes, affectant considérablement la plupart des activités économiques.

Avec le ralentissement de l’économie mondiale, le prix du pétrole a perdu environ deux tiers de sa valeur avant de se rétablir partiellement à environ 40 dollars le baril.

Les pays exportateurs de pétrole de la région devraient perdre environ 270 milliards de dollars de revenus, « ce qui est une grosse baisse », a déclaré Jihad Azour.

Mais les plus touchés dans la région seront, selon le FMI, les pays « fragiles et en situation de conflit », une contraction de leur économie pouvant atteindre 13 %. Le PIB par habitant dans ces pays instables devrait passer de 2 900 dollars en 2018-2019 à seulement 2 000 dollars cette année.

Selon Jihad Azour, les pertes d’emplois, ainsi que l’aggravation de la pauvreté et des inégalités, pourraient provoquer ou accentuer l’instabilité de la région. Le Liban ou encore l’Irak ont déjà été frappés par des mouvement sociaux qui secouent les gouvernements en place.

« Incertitude élevée »

Dans toute la région, les pertes d’emplois « viendront s’ajouter à un niveau de chômage déjà élevé, en particulier chez les jeunes », a ajouté Jihad Azour.

Les niveaux de la dette devraient aussi augmenter rapidement, notamment au Soudan, pour atteindre 258 % du PIB, au Liban à 183 % du PIB et en Égypte à 90 % du PIB, selon le FMI.

« Le niveau d’incertitude est encore élevé sur la capacité à contrôler la pandémie et son expansion, sur la reprise elle-même, et aussi sur les prix du pétrole »

- Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient

L’institution a également averti contre le déclin potentiel du nombre des quelque 25 millions d’expatriés travaillant dans le pays du Golfe, et contribuent à l’économie des pays d’origine via des transferts d’argent notamment.

La main-d’oeuvre au sein du CCG pourrait chuter de 13 % cette année, avec des suppressions d’emplois de quelque 1,7 million en Arabie saoudite et de 900 000 aux Émirats, a prédit en mai le centre d’analyse britannique Oxford Economics.

Jihad Azour a déclaré quant à lui qu’avec si peu de certitudes dans l’environnement actuel, la situation pourrait être encore pire.

« Le niveau d’incertitude est encore élevé sur la capacité à contrôler la pandémie et son expansion, sur la reprise elle-même, et aussi sur les prix du pétrole », a-t-il insisté.

5 years ago

Mère adolescente et vendeuse de mouchoirs sur un coin de trottoir cairote, Zeinab est partagée quant aux effets de la pandémie de coronavirus sur sa situation et celle des milliers d’autres enfants des rues.

« Les gens nous agressent moins parce qu’ils ont peur [d’être contaminés], mais on a moins de travail et moins d’argent », résume la jeune femme, rencontrée dans un véhicule refuge pour les démunis à Abbassiya (est du Caire), tout en surveillant du coin de l’œil son bambin d’un an.

En Égypte, pays de 100 millions d’habitants où près d’un tiers de la population vit officiellement sous le seuil de pauvreté, les enfants des rues occupent le bas de l’échelle sociale et sont exposés à des violences verbales, physiques et sexuelles.

La maladie progresse dans le pays avec quelque 900 nouvelles infections quotidiennes. Au total, le bilan sanitaire s’élève à près de 84 000 infections dont plus de 4 000 décès.

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Jour et nuit, ces enfants ramassent les ordures, travaillent dans des parkings ou mendient quelques pièces en échange de mouchoirs en papier.

Certains vivent sous un toit familial dans les quartiers défavorisés de la capitale, d’autres sont sans-abris, en rupture avec leurs proches. En revanche, beaucoup sont scolarisés, selon la chercheuse Mariam Hichem.

Stigmatisés, « ils sont isolés, la population les évite et leurs revenus ont diminué », affirme Youssef Bastawrous, un responsable de l’ONG Samusocial International.

En 2014, les autorités les évaluaient à environ 16 000 dans le pays, une « sous-estimation » de leur nombre réel, selon Jonathan Crickx, responsable de la communication au bureau local du Fonds de l’ONU pour l’enfance (UNICEF).

Souvent issus de plusieurs générations d’enfants des rues, la plupart d’entre eux sont absents des registres de l’état civil, ce qui rend les statistiques parcellaires.

« L’école me manque »

Doté de dix-sept unités mobiles qui vont à leur rencontre, le programme national « Atfal bala ma’wa » (« Enfants sans abri »), lancé en 2016, vise à les « intégrer » et à « leur faire abandonner les comportements de la rue », explique Mohamed Chaker, responsable au ministère de la Solidarité sociale.

Venu se changer les idées et prendre une collation, Karim, qui affirme avoir 12 ans, est un habitué du véhicule refuge d’Abbassiya.

« Je viens ici pour jouer. L’école me manque. Depuis qu’elle a fermé, j’ai tout oublié. Avant, j’apprenais à lire et à compter », regrette le petit garçon chétif, qui dort dans un parc du quartier et gagne son pain en nettoyant des pare-brises de voitures.

Fin mars, les établissements scolaires égyptiens ont fermé, pour lutter contre le virus.

Par ailleurs, la pandémie a affecté l’aide humanitaire proposée à ces enfants. Et la récession économique a engendré une « baisse du financement » des associations, selon l’UNICEF.

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Contraints de limiter leurs activités nocturnes notamment durant le couvre-feu en vigueur entre mars et juin, les ONG et le ministère ont mis l’accent sur leurs services médicaux.

« Nous les sensibilisons aux enjeux sanitaires, nous distribuons des masques et leur expliquons comment se laver les mains », a ajouté M. Bestawrous.

Fin juin, les autorités ont décidé de rouvrir partiellement les mosquées, les cafés et les restaurants, les lieux culturels, et d’annuler le couvre-feu.

Si ces mesures ont pu profiter aux enfants, la fermeture des mosquées en dehors des horaires de prières a bouleversé leur quotidien, estiment MM. Bestawrous et Chaker.

Grâce à leurs salles d’eau accessibles à tous, ces lieux constituent des points névralgiques pour les enfants, car ils leur procurent un minimum d’hygiène quotidienne.

En cette période incertaine, ils sont vulnérables à la maladie et souvent ciblés par les tracasseries des autorités, estime Mme Hichem.

Jugeant l’initiative « Atfal bala ma’wa » limitée, elle considère que l’État, qui s’emploie surtout à « éradiquer le phénomène », n’aide pas vraiment les enfants.

Plutôt floue, la législation antimendicité rend déjà leur présence dans la rue illégale et de futures mesures sanitaires pourraient aggraver le risque d’arrestation, avertit la chercheuse.

« Les policiers les traitent déjà comme des déchets », déplore-t-elle.

Par Hager Harabech, au Caire.

5 years ago
Mohamed Mounir avait été hospitalisé début juillet après avoir contracté la maladie COVID-19 (réseaux sociaux)
Mohamed Mounir avait été hospitalisé début juillet après avoir contracté la maladie COVID-19 (réseaux sociaux)

Un journaliste égyptien ayant collaboré avec la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera est décédé lundi du nouveau coronavirus quelques jours après sa sortie de prison, selon sa fille.

Mohamed Mounir, 65 ans, est décédé après sa libération de prison le 2 juillet, a indiqué lundi soir sur la page Facebook Sarah Mounir.

Plusieurs ONG de défense de la liberté de la presse avaient protesté contre son arrestation le 15 juin.

Sarah Mounir avait écrit le 7 juillet que son père avait été hospitalisé après avoir contracté la maladie COVID-19.

Appel à la libération des détenus

Mohamed Mounir souffrait de diabète, de tension artérielle élevée et de graves problèmes cardiaques, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), une ONG basée aux États-Unis qui citait des journalistes égyptiens.

Au printemps, alors que l’Égypte enregistrait ses premiers cas de contamination au COVID-19, des militants des droits humains avaient appelé à la libération de nombreux détenus pour éviter leur possible contamination dans les prisons surpeuplées et à l’hygiène douteuse.

Mohamed Mounir avait notamment été inculpé pour « appartenance à un groupe terroriste » et « diffusion de fausses nouvelles ».

Les autorités égyptiennes considèrent Al Jazeera comme un relais médiatique des Frères musulmans, groupe qu’elles ont classé « terroriste ».

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En juin 2017, l’Égypte ainsi que l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn, avaient rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, qu’ils accusent de soutenir des groupes islamistes radicaux, d’être trop proche de l’Iran et de semer le trouble dans le monde arabe avec Al Jazeera, ce que Doha nie.

Depuis l’arrivée au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi en 2014, une vague de répression impitoyable s’est abattue sur les journalistes, les opposants et les militants égyptiens.

Ces dernières semaines, plusieurs journalistes ont été arrêtés, temporairement pour certains, dont Haisam Mahgoub, Lina Attallah, Sameh Haneen et Shimaa Samy.

L’Égypte occupe la 166e place dans le classement Reporters sans frontières (RSF) de la liberté de presse 2020.